Opération bimaxillaire : principe, déroulement et suivi

L'opération bimaxillaire, également appelée chirurgie orthognathique, est une intervention chirurgicale complexe qui implique la correction des deux mâchoires, la maxillaire et la mandibulaire. Cette procédure est réalisée par un chirurgien maxillo-facial et vise à corriger des anomalies dentaires et/ou faciales. Elle permet d'améliorer la fonction masticatoire, la respiration et l'esthétique du visage.

Pourquoi choisir une opération bimaxillaire ?

L'opération bimaxillaire peut être une solution pour divers problèmes dentaires et faciaux. En voici quelques exemples concrets:

• Problèmes dentaires et occlusaux :
  • Une mauvaise occlusion, comme une protrusion mandibulaire (mâchoire inférieure avancée) ou une rétrognathie (mâchoire inférieure en retrait), peut rendre la mastication difficile et causer des douleurs à l'articulation temporo-mandibulaire (ATM).
  • Un prognathisme maxillaire (mâchoire supérieure avancée) peut affecter l'esthétique du visage et rendre la mastication difficile.
  • Une béance (espace important entre les dents) peut affecter l'esthétique et la mastication.
  • Un surcroisement (les dents inférieures se trouvent devant les supérieures) peut rendre difficile la mastication et affecter l'esthétique.
• Troubles respiratoires du sommeil :
  • Le syndrome d'apnée du sommeil , caractérisé par des pauses respiratoires pendant le sommeil, peut être traité par une opération bimaxillaire.
  • En repositionnant les mâchoires, l'intervention permet d'ouvrir les voies respiratoires et de faciliter la respiration pendant le sommeil.
  • Une étude publiée dans le Journal of Clinical Sleep Medicine en 2018 a démontré que la chirurgie bimaxillaire peut réduire significativement l'apnée du sommeil chez les patients souffrant de ce trouble.
• Problèmes esthétiques :
  • Une opération bimaxillaire peut harmoniser les traits du visage , corriger des disproportions et améliorer le profil du visage.
  • Par exemple, une mâchoire inférieure trop proéminente peut être repositionnée pour donner au visage un aspect plus équilibré.
  • De nombreux patients se tournent vers la chirurgie bimaxillaire pour des raisons purement esthétiques.

Il est important de noter que la chirurgie bimaxillaire est une intervention lourde qui nécessite une préparation approfondie et un suivi postopératoire rigoureux. Elle ne convient pas à tous les patients et il est important de consulter un chirurgien maxillo-facial qualifié pour une évaluation complète et une discussion approfondie des risques et des bénéfices.

Principe de l'opération bimaxillaire

L'opération bimaxillaire consiste à repositionner les mâchoires supérieure et inférieure par une section osseuse, appelée ostéotomie, suivie d'une fixation des os repositionnés.

Types d'interventions

• Osteotomie : La section osseuse est réalisée à l'aide d'instruments chirurgicaux spécifiques. Il existe plusieurs types de sections possibles selon l'anomalie à corriger. Par exemple, une levo-ostéotomie est utilisée pour repositionner la mâchoire inférieure, tandis qu'une costotomie est utilisée pour repositionner la mâchoire supérieure.
• Fixation : Une fois les os repositionnés, ils sont fixés à l'aide de plaques et de vis, de fils métalliques ou d'autres dispositifs. La fixation permet de maintenir les os dans leur nouvelle position et de favoriser leur consolidation.

Objectifs de l'opération

• Objectifs fonctionnels : L'opération bimaxillaire vise à améliorer la fonction masticatoire en corrigeant la mauvaise occlusion et à faciliter la respiration en ouvrant les voies respiratoires. Elle permet également de réduire l'apnée du sommeil et d'améliorer la qualité du sommeil.
• Objectifs esthétiques : L'opération permet d'harmoniser les traits du visage, de corriger des disproportions et d'améliorer le profil du visage. Elle peut également donner un aspect plus équilibré et plus harmonieux au visage.

Techniques spécifiques

• Intervention maxillaire : La mâchoire supérieure peut être repositionnée en élévation , en avancée ou en recul selon l'anomalie à corriger. Par exemple, si la mâchoire supérieure est en retrait, elle peut être avancée pour améliorer l'occlusion et l'esthétique.
• Intervention mandibulaire : La mâchoire inférieure peut être repositionnée en avancée ou en recul pour corriger les anomalies de positionnement. Par exemple, si la mâchoire inférieure est avancée, elle peut être reculée pour améliorer l'occlusion et l'esthétique.

Risques et complications

Comme toute intervention chirurgicale, l'opération bimaxillaire comporte des risques et des complications potentielles. Il est important de discuter de ces risques avec le chirurgien maxillo-facial et de comprendre les risques associés à l'intervention. Voici quelques exemples de complications possibles:

• Risques généraux : Les risques généraux incluent les infections, les saignements, les hématomes et les réactions à l'anesthésie.
• Risques spécifiques : Des complications spécifiques peuvent survenir, comme une altération de la sensibilité, une nécrose osseuse, un dysfonctionnement de l'articulation temporo-mandibulaire (ATM), une fracture osseuse ou un repositionnement non optimal des os. Ces complications sont rares, mais il est important d'en être conscient et de discuter de ces risques avec le chirurgien maxillo-facial avant l'opération.

Déroulement de l'opération bimaxillaire

L'opération bimaxillaire est une procédure complexe qui implique une préparation approfondie et un suivi postopératoire rigoureux.

Préparation

• Consultations pré-opératoires : Des consultations avec différents spécialistes sont nécessaires avant l'opération. Le chirurgien maxillo-facial, l'orthodontiste et l'anesthésiste évalueront la situation du patient, effectueront des examens et des analyses, et donneront des recommandations pré-opératoires. Des radiographies, un scanner, un panoramique dentaire et une étude de la fonction masticatoire sont généralement nécessaires pour une planification précise de l'intervention.
• Choix de l'anesthésie : L'opération bimaxillaire est généralement réalisée sous anesthésie générale, bien que l'anesthésie loco-régionale soit parfois possible. Le choix de l'anesthésie dépend de l'état de santé du patient et de la complexité de l'intervention.

L'intervention

• Durée de l'intervention : La durée de l'opération varie en fonction de la complexité de l'intervention et de la zone opérée. En moyenne, l'opération dure de 2 à 4 heures.
• Etapes de l'intervention : L'opération consiste à réaliser des incisions, à sectionner les os des mâchoires, à repositionner les os, à les fixer et à refermer les incisions. Des plaques et des vis, des fils métalliques ou d'autres dispositifs sont utilisés pour fixer les os repositionnés.

Hospitalisation

• Durée moyenne d'hospitalisation : Le patient reste généralement hospitalisé pendant 2 à 5 jours après l'opération. La durée du séjour peut varier en fonction de la complexité de l'intervention et de la récupération du patient.
• Soins et surveillance : Pendant l'hospitalisation, le patient reçoit des soins et une surveillance médicale pour assurer une bonne récupération. Des pansements, des médicaments contre la douleur et un régime alimentaire spécifique sont mis en place. L'équipe médicale surveille également la cicatrisation, la sensibilité et la mobilité des mâchoires.

Suivi postopératoire

Après l'opération, une phase de récupération et de rééducation est essentielle pour une bonne cicatrisation et un retour à une vie normale.

Phase immédiate

• Douleurs et œdème : Des douleurs et un œdème sont fréquents après l'opération. Des médicaments contre la douleur et des compresses froides sont utilisés pour soulager les symptômes. L'œdème diminue généralement au cours des 10 à 14 jours suivant l'opération.
• Alimentation : Un régime alimentaire spécifique est nécessaire pendant les premiers jours après l'opération. Des aliments mous et faciles à mâcher sont recommandés. Les aliments durs, croquants ou collants sont à éviter pendant les premières semaines. La mastication est progressivement rétablie au fur et à mesure de la cicatrisation.
• Soins postopératoires : Des soins postopératoires à domicile sont également nécessaires, comme des pansements, des médicaments et un suivi régulier avec le chirurgien. Le patient doit suivre les instructions du chirurgien maxillo-facial et respecter les rendez-vous de suivi pour s'assurer d'une bonne récupération.

Phase de rééducation

• Exercices et kinésithérapie : Des exercices spécifiques sont recommandés pour améliorer la mobilité de la mâchoire et la récupération fonctionnelle. La kinésithérapie peut être nécessaire pour aider à la rééducation. Des exercices de mobilité et d'étirements sont généralement recommandés pour restaurer la fonction masticatoire et la mobilité des mâchoires.
• Orthodontie postopératoire : Un traitement orthodontique peut être nécessaire après l'opération pour stabiliser la position des mâchoires et l'occlusion. Des appareils dentaires sont utilisés pour maintenir les os dans leur nouvelle position. Le traitement orthodontique permet d'obtenir une occlusion stable et une esthétique optimale du sourire.

Contrôles postopératoires

• Fréquence des contrôles : Des contrôles réguliers chez le chirurgien sont nécessaires après l'opération. La fréquence des contrôles varie en fonction de l'évolution de la récupération. Généralement, des contrôles sont effectués tous les 1 à 2 mois pendant les premiers mois suivant l'opération, puis moins fréquemment au cours des années suivantes.
• Objectifs des contrôles : Les contrôles postopératoires permettent d'évaluer la cicatrisation, le positionnement des os, la sensibilité, la mobilité de la mâchoire et l'occlusion. Ils permettent également de détecter et de traiter rapidement d'éventuelles complications.

L'opération bimaxillaire est une intervention chirurgicale lourde, mais elle peut améliorer considérablement la qualité de vie des patients en corrigeant les anomalies dentaires et faciales, en améliorant la fonction masticatoire, la respiration et l'esthétique du visage.